Covid-19: Le slameur suisse Narcisse rend un somptueux hommage au personnel soignant
Dans un clip de moins de deux minutes, il décrit avec une infinine justesse notre quotidien et celui de ceux qui sont aux chevets des malades, en première ligne face au coronavirus.
Même si toutes les initiatives ont du sens et sont les bienvenues, dans la pluie d’hommages faits au personnel soignant en première ligne dans la crise du Covid-19, certains se démarquent. C’est le cas d’une vidéo réalisée par Bosco Gones, alias Narcisse le slameur, un artiste suisse intronisé “chef de file” du slam lausannois et lauréat de la ligue du slam de France en 2013.
Posté sur le site de la RTS, la radio et télévision publique suisse romande, son clip commence à se répandre sur les réseaux sociaux telle une traînée de poudre. Il faut reconnaître que Narcisse trouve les mots parfaitement justes pour évoquer notre quotidien confiné et le mettre en perspective avec celui du personnel médical au chevet des malades.
Tandis que nous chantons
Certains soirs aux balcons
Et que ceux qui comme moi
Ne savent pas chanter
Essaient aussi parfois
D'enchanter sans chanter
Pour que d'autres nous rejoignent
Eux ils soignent
Et tandis qu’on dort tant
Qu’on en dort même plus
Qu’on lit pour passer l’temps
La Peste de Camus
tandis que nos enfants
Coincés à la maison
Nous font prendre fermement
La bonne résolution
Qu’à la fin du printemps
On fera sans façon
À tous les enseignants
Un bisou sur le front
Parce que l’éducation
Par papa et maman
C’est une sacrée montagne
Eux, ils soignent
tandis que même passer
Dans des rues sans passants
Fait partie du passé
Tandis qu'on n'a pas su
Comment éviter ça
Ni comment s"en passer
Qu'on n'a pas vu les signes
Eux, ils soignent
Et tandis qu'on se plaint
Des lacunes de Pékin
De la bourse en piqué
Des Coop sans PQ
Des journées sans copains
Sans sorties en campagne
Sans soirées au champagne
Eux ils soignent
Tandis que la nature
Prend enfin du bon temps
Un printemps dans le printemps
Sans avions sans voitures
Tandis qu'on se confine
Et qu'on se déconfit
Quand la vieille voisine
S'égosille et confie
Qu'il y a des cons finis
Qui ignorent les consignes
Eux ils soignent
ls soignent
Ils suent
Ils saignent
Ils souffrent
Subissent
Supportent
Suffoquent
Mais sans cesse ils soignent
Et grâce à eux, au final
On gagne.
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